BOULEVARD VOLTAIRE. Élu président du Brésil en octobre dernier, avec plus de 55% des suffrages, Jaïr Bolsonaro vient de prendre ses fonctions. La gauche, qui multiplie les anathèmes contre lui (homophobe, sexiste, raciste, etc.), parle d’une nouvelle poussée de « populisme » et dit que sa victoire réjouit tout ce que le monde compte de gens « de droite et d’extrême droite ». Vous en faites partie ?
ALAIN DE BENOIST : Pas du tout. Bolsonaro a certainement bénéficié de la vogue actuelle du populisme et capté le vote des classes populaires qui votaient auparavant pour le Parti des travailleurs, mais le populisme, je vous le rappelle, n’a pas de contenu idéologique précis. C’est seulement un style, une manière de faire se répondre l’offre et la demande politiques, et ce style peut se combiner avec des idéologies très différentes (Luiz Inácio Lula, l’ancien président, était lui aussi un « populiste »). La droite frétille toujours de façon pavlovienne quand elle entend dire qu’on va rétablir « la loi et l’ordre ». Le problème est que la loi peut être injuste et que l’ordre n’est souvent qu’un désordre établi.
Je me garderai, bien sûr, de faire un procès d’intention à Bolsonaro. J’espère de tout cœur qu’il pourra mettre un terme à la corruption et ramener un peu de calme dans un pays où l’on enregistre 64.000 homicides par an (plus d’un demi-million en dix ans). Ce que je constate en même temps, c’est qu’il était avant tout le candidat des marchés financiers (la Bourse de São Paulo a bondi de 6 % au lendemain de son succès), des multinationales, à commencer par Monsanto, et du lobby des grands propriétaires terriens (la bancada ruralista), et que ce sont les églises évangéliques, contrôlées par les télé-évangélistes nord-américains et pétries de messianisme sioniste, qui lui ont apporté le soutien le plus décisif (ancien catholique, il s’est lui-même converti à l’évangélisme en se faisant symboliquement baptiser dans le Jourdain en 2016).
BOULEVARD VOLTAIRE. Mais que lui reprochez-vous essentiellement ?
ALAIN DE BENOIST : J’ai écouté les diverses interventions de Bolsonaro et j’ai lu avec attention son programme, que je trouve à bien des égards consternant. Après avoir décidé de se retirer de l’accord de Paris sur le climat, il a annoncé la construction d’une nouvelle autoroute à travers l’Amazonie, l’ouverture à l’exploitation pétrolière et minière de territoires autochtones dont les habitants seront expulsés, et la promotion systématique de l’agriculture industrielle au détriment de la protection de l’environnement. Pour que les choses soient claires, il a d’ailleurs froidement supprimé le ministère de l’Environnement, dont les fonctions ont été transférées à celui de l’Agriculture, et annoncé la disparition du ministère de la Culture. Sur le plan social, il entend recourir à la privatisation quasi intégrale des entreprises publiques, installer un système de retraite par capitalisation des fonds de pension, alléger la fiscalité des groupes industriels les plus puissants, multiplier les exemptions d’impôts pour les tranches de revenu supérieures et réaliser une large dérégulation du secteur financier. S’il y a des gilets jaunes au Brésil, ils y trouveront difficilement leur compte !
En politique internationale, Bolsonaro a adopté la même ligne que Donald Trump dans ce qu’elle a de plus contestable : transfert de l’ambassade de son pays de Tel Aviv à Jérusalem, soutien inconditionnel à l’Arabie saoudite et à Israël, méfiance vis-à-vis de l’Europe et hostilité envers la Chine et la Russie. À cela s’ajoute encore sa nostalgie avouée pour la dictature qui a régné au Brésil de 1964 à 1985, ce qui n’a rien pour me plaire. J’ai vu, dans le passé, s’installer un certain nombre de dictatures militaires, des colonels grecs aux généraux argentins en passant par Pinochet et ses « Chicago Boys ». Je les ai trouvées plus lamentables les unes que les autres.
BOULEVARD VOLTAIRE. On présente pourtant Bolsonaro comme un nationaliste…
ALAIN DE BENOIST : Plus qu’un nationaliste, ce personnage, humainement assez creux et dénué de scrupules, est en réalité, tout comme Macron, un libéral. Il suffit de voir son entourage. L’homme fort de son gouvernement, qui cumule à lui seul cinq portefeuilles de ministres, est Paulo Guedes, cofondateur de la banque d’affaires BTG Pactual, un ultralibéral formé à l’école de Chicago, ancien élève de Milton Friedman, qui a également fondé l’Institut Millenium, d’orientation libertarienne et pro-pesticides, avant de sévir sous la dictature militaire chilienne. Le ministre des Affaires étrangères, Ernesto Araújo, est un diplomate anti-écologiste lié aux intérêts de l’agro-business. Le ministre de l’Agriculture, Tereza Cristina, est la représentante de la bancada ruralista. Le ministre de l’Éducation, Ricardo Vélez Rodriguez, un Colombien naturalisé brésilien, est un disciple d’Antônio Paim, ancien intellectuel communiste devenu aujourd’hui ultralibéral. Et leur gourou commun, Olavo de Carvalho, est un « penseur » résidant aux États-Unis où il propose des cours de philosophie « online ».
Tout cela est, pour moi, rédhibitoire. Par principe, je ne cautionnerai jamais un virage à droite qui s’accompagnerait d’un retour en force du libéralisme.
L'ED n'est jamais assez forte pour être nationale bolchevique...
« Nous prendrons à droite le nationalisme sans le capitalisme auquel il est en général lié, et à gauche le socialisme sans l'internationalisme marxiste qui est un leurre. » Otto Strasser
Alors comme l'EG est prostituée de Soros le négrier mondialiste, le seul allié est la droite libérale. US idem que l'UE. Une petite nuit des longs couteaux chaque fois. MLP n'y échappe pas, l'€ l'a dressée... Assurance vie du vieux souchien.
Hegel dit : "ce qui est trop connu est inconnu", c.a.d la fausse conscience de Marx et "en-soi" ds chacun comme grille de lecture: le capitalisme est indépassable ds les esprits. Les gilets jaunes sont une jacquerie, pas une révolution, l'idéologue est une chasseuse bretonne d'ectoplasmes (fantôme celtes). Ineffectif, la raison alternative n'est pas ds le réel. Alors RIC, un moyen pas un pgrm. Et Chouard confond l'hoplite antique avec le bobo homo festivus. C'est l'esprit du grec qui a fait la lotocratie, pas l'inverse...
Et l'idéologie du futur est ds le sens de l'histoire, pas un resucée du Passé. Sparte transhumaniste fait les égaux.
Mais "l'ineffectif est ce qui se meut", les GJ veulent bouger, mais ils savent pas où, alors ils espère un retour au Passé, ils implore aussi clémence au capitalistes, plus de pâtée, faite par eux... oxymore révolutionnaire. Marx dit "critique de l'économie politique", le chgmt ne vient pas de l'économie, mais c'est une nvlle philosophie qui change la structure et l'hyperstructure.
Quand on est ds l'effectif, le TINA, ce qui marche, le système libéral, on est ds ce qui est mort, qqchse d'imaginé dans le Passé et pas nouveau. Micron est ds ce cadavre mondialiste, il n'a ps d'autre choix de pensée que de continuer la marche vers le mur final: appauvrissement de la classe moyenne, oligarchie mondiale. Il ne peut pas revenir à un contrôle des changes seul.... "L'argent est qqchse de mort qui bouge en lui-même".
Et je vois qu'A.d.B aussi est qqchse de mort qui se meut en lui-même... vieux paradigmes, la lutte des classes qui fut effective.... il y a 2 siècles. Trop connue maintenant. La mort de la Mort et l'Espace Vital ne s'achètent pas. L'Être nie l'Avoir.
Rédigé par : yéti, lansquent transhumain de l'empereur Cyborg | 13/01/2019 à 19:58