Le philosophe-mathématicien Olivier Rey s'entretient avec le Cercle Politeia de Bordeaux (7 octobre 2017). Ses réponses sont découpées en huit séquences d’une grande richesse argumentative et très éloignées du glossaire de la cuistrerie :
1 - De la Science et du Cosmos. Les Grecs de la plus haute antiquité désignaient par le mot cosmos le bon ordre, ce qui est harmonieux bien rangé en un mot l’ensemble de ce qui est. Par exemple chez Homère l’armée d’Agamemnon bien rangée en ordre de bataille est dite « cosmique ».
2 - Sur les travaux de Baptiste Rappin concernant le management et son extension à tous les secteurs de l’existence.
3 - Sur la notion d’individualisme (rappel de Tonnies).
4 - Féminisme et Patriarcat où il dément sans difficulté la pseudo association entre patriarcat et capitalisme. En revanche, nous dit-il, c’est bien le capitalisme qui par sa dynamique a détruit le patriarcat comme la communauté en commandant le passage de la « communauté » organique à la « société ». Le capitalisme est un puissant opérateur d’indistinction entre les hommes et les femmes. Dans les sociétés traditionnelles dites patriarcales il y avait des travaux d’hommes et des travaux de femmes qui rendait les uns dépendants des autres et si l’homme avait le pouvoir symbolique, cela n’empêchait aucunement la femme de disposer de nombreux pouvoirs réels. Tout cela a disparu avec l’extension du salariat.
5 - Sur l’écologie.
6 - Sur les origines chrétiennes de la modernité. À la question qui lui est posée de savoir si comme le pense Alain de Benoist, la modernité est la conséquence de principes chrétiens, il répond que le monde d’aujourd’hui n’aurait pas pu exister sans le christianisme mais pour autant il ne cautionne pas l’opinion suivant laquelle il ne serait que son aboutissement, plaidant plutôt pour une perversion du christianisme dans la modernité. Il opère une distinction très nette entre causes et conditions de possibilité en décrétant que le christianisme n’est pas la cause de la modernité mais qu’il en fut la condition de possibilité.
7 - Sur la souveraineté et l’organisation politique. Réflexion à propos d’Aristote qui distinguait trois types d’organisation politique pouvant donner lieu à trois types de dégénérescence quand l’organe doté du pouvoir n’avait plus en ligne de mire le bien commun. La monarchie se dégradait en tyrannie, l’aristocratie en oligarchie et la politeia en démocratie, terme péjoratif dans l’ancienne Grèce.
8 - Tradition et modernité. Il ne faut pas magnifier le passé mais le considérer comme une ressource, un recours, dans lequel nous pouvons puiser pour faire face aux maux du présent. Et ce, sans opposer de façon manichéenne un passé « idyllique » à un présent « épouvantable ». Il s’élève contre le traditionalisme (à l’opposé de la véritable tradition) qui en voulant transposer tels quels les schémas du passé (à l’exemple de l’islam salafiste) dans un environnement qui a complètement changé fait fit de la tradition authentique. Il reproche à la modernité de s’être coupée de cette tradition. S’inspirant de l’anti-moderne Ivan Illitch, il se refuse à la réaction, se contentant de pointer l’ensemble des promesses de la modernité qui sont demeurées lettre morte. Vidéo non visible
Source : Cercle Politeia
Super conf, mais manque la négation qui germe dans la négation ...
LE POTLATCH FINAL DU CLAN BOBO :
La convivialité est la morale de la société de consommation.
La société d’assistés libidineux, de la libido assistée (fesses-boucs), de l’algorithmisation managériale , prétexte une convivialité d’efficacité plus grande: la domination garantie par la jouissance.
Le chiffre d’affaires de l’industrie du loisir, du tourisme, des plaisirs en général, augmente proportionnellement à l’omnipotence du système. Le capital total est celui de la séduction du Clouscard.
Le réel est obscène dans l’immédiateté du rapport, sa prostitution généralisée par la valeur marchande, froid payement comptant des ventres désublimés. Alors la frivolité peut être prise au sérieux, dans cette extermination des rapports symboliques: la mort, la distance, l’altérité, l’œuvre, la lignée, le tragique.
Et vient donc le temps des mimes politiques calculés, spectacle encore plus réel et palinodique dans son virtuel 24h/7j,
Au degré 0 du symbolisme, la toute promiscuité de l’irréversible clonage du même à l’infini, immortelle Bobo Chanel du coach sportif et du chirurgien esthétique proclame : “I am 80 years young” (O.Rey)
Alors tout l’Avoir ira au potlatch, quand la part maudite du monde pourra vraiment être réversible, affamant le clan bobo.
Rédigé par : lansquenet | 19/12/2017 à 17:00
Celle là plutôt
"Quand le monde s'est fait nombre"
https://www.youtube.com/watch?v=e4Yt8Leo5iE
Rédigé par : lansquenet | 20/12/2017 à 10:27
"La logique managériale"
https://www.youtube.com/watch?v=92BjSKmQIC0
Rédigé par : lansquenet | 20/12/2017 à 10:38