Après la lecture de Choléra, deuxième roman de Joseph Delteil publié en 1923, Pierre Drieu la Rochelle s'exclamait dans les colonnes de la NRF : « Chauves, lisez Delteil, vos cheveux repousseront ! ». L'œuvre de Delteil n’est pas en effet un cimetière, ni un désert, mais un jardin somptueux où se cultive des fruits devenus trop rares et dont nos contemporains ont parfois oublié le gout : Le lyrisme, l’épique, le mystique, l’érotique, le picaresque, le comique, la fantaisie débridée, un amour religieux et sensuel de la création, un panthéisme mêlé d’un christianisme naïf mais profond d’enfant de chœur paysan… C'est une œuvre de grande santé ! Un soir de novembre 2014, a l'initiative de l'association Exil H, de Jacqueline de Roux, directrice des Dossier H, et de notre collaborateur Olivier François, quelques amis se réunirent pour rendre hommage à l'écrivain. Ils purent entendre le romancier Christian Dedet évoquer son amitié pour le grand Joseph, Alfred Eibel lire une lettre du poète languedocien, et le dramaturge et comédien breton Henry Le Bal interpréter avec ferveur quelques extraits de cette œuvre épique et sauvage. Retour en image sur une soirée singulière (vidéo)…
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DELTEILLERIE
Le regard drogué au violet de l’iris
Il clame son délire à la mésange bleue.
Salmigondis qui s’enlise en sol sableux.
Un vent musculeux souffle gratis.
Il subit la jalousie des jonquilles.
La faute au merle, cafteur au bec jaune.
Point de fumée sans feu avec la faune.
Un nuage en pleurs se démaquille.
Une pensée sauvage lui donne à réfléchir.
Tendre au chic du chardonneret sans fléchir.
Une ambition fragile aux ordres du printemps.
La relecture d’un camélia ardu l’absorbe.
La faim qui le tenaille annonce un contretemps.
Le retour du paléolithique que rien ne résorbe.
Rédigé par : Michel Dejus | 20/09/2016 à 09:00