Dans le numéro d’Éléments à paraître jeudi, Karlheinz Weißmann, un des piliers de Junge Freiheit, l’hebdomadaire de la Nouvelle Droite allemande, explique les raisons du succès de l’Alternative für Deutschland (AfD). On a pu vérifier ses dires le week-end dernier, où l’Allemagne a vu une très forte poussée électorale de l’AfD. Dieter Stein, le fondateur et rédacteur en chef de l’hebdomadaire de la Nouvelle Droite allemande, décrypte le succès du jeune parti.
Les élections régionales du 13 mars nous ont offert le visage d’un gagnant rayonnant : celui d’Alternative für Deutschland (AfD). Le jeune parti s’est hissé à la deuxième place en Saxe-Anhalt avec 24,3 % des voix et à la troisième dans deux autres États (12,6 % en Rhénanie-Palatinat et 15,1 % dans le Bade-Wurtemberg).
Nous assistons à un véritable tremblement de terre. La sensationnelle montée en puissance de l’AfD renouvelle en profondeur les anciennes structures des partis de la République fédérale. L'AfD n’est plus seulement un « phénomène de l'Est », comme certains commentateurs le répètent parfois, l’AfD s’impose à présent en Allemagne de l'Ouest.
Le SPD (Parti social-démocrate d’Allemagne) a subi une déroute dévastatrice, sauf en Rhénanie-Palatinat. En Bade-Wurtemberg, les positions conservatrices du « monarque » vert Winfried Kretschmann ont rencontré un beau succès, mais les Verts perdent lourdement en Rhénanie-Palatinat et Saxe-Anhalt, où la gauche est également surclassée.
La CDU, le parti d’Angela Merkel, est le grand perdant. Un résultat mérité pour la chancelière responsable du chaos migratoire. Les électeurs ont ainsi sanctionné l'incapacité du gouvernement fédéral CDU à venir à bout de l'afflux massif d’immigrants illégaux.
Lors de la soirée électorale, il était évident que les dirigeants des partis « classiques » n’avaient pas encore bien compris le message des électeurs. Ils en étaient à imaginer comment exclure l'AfD du « cercle démocratique ». Ces mêmes politiciens, qui viennent d'être punis par des centaines de milliers d'électeurs, expliquent désormais que les « partis démocratiques » devraient « se tenir ensemble ».
Cette arrogance politicienne n’est pas seulement une gifle au visage des citoyens qui ont souverainement choisi une alternative démocratique, elle éclaire à elle seule les raisons profondes de la désaffection pour la classe politique.
Face à ce succès gigantesque, la direction du parti « Alternative pour l’Allemagne » (AfD) a une énorme responsabilité. Elle devra former deux groupes parlementaires dans les länders aussi importants en Allemagne de l’Ouest que le Bade-Wurtemberg et Rhénanie-Palatinat. Nul doute que les deux porte-parole fédéraux de l’AfD, Jörg Meuthen et Uwe Junge, à l’origine de ce succès, auront cette sagesse politique.
L’« establishment » va devoir s’habiller chaudement
Le plus grand gagnant de cette élection est la démocratie elle-même. Au milieu d'une crise politique aigue, le système politique de la République fédérale a montré qu’il était perméable à une volonté politique de changement massif. Nous vivons une repolitisation positive de la population. Cette opposition politique manquait au Bundestag ; elle aurait même été bien utile plus tôt, tant dans la crise de l'euro que celle des migrants.
Car c’est avant tout en réveillant le corps des abstentionnistes que l’AfD a construit son succès. Pour la première fois depuis bien longtemps, un jeune parti a fait grimper une participation électorale jusque-là atone. Et pour ce faire, convaincre un peuple qui ne votait plus. L’« establishment » va devoir s’habiller chaudement. Un vent d’air frais vient de balayer le monde politique.
Par Dieter Stein
Traduction Alix Erfurt
Source : Junge Freiheit
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